Mélanie Busby
Le New Zealand Superannuation Fund (NZSF) est le fonds souverain de la Nouvelle-Zélande, c’est-à-dire un fonds détenu par l’État, et qui gère l’épargne et les placements nationaux. Le 15 août dernier, le NZSF annonçait que près de 950 millions de dollars avaient été désinvestis d’environ 300 entreprises possédant d’importantes réserves de combustibles fossiles ou dont les activités généraient d’importants volumes de gaz à effet de serre.
Le fonds affirme que les changements climatiques posent un risque matériel et, suivant la transition vers une économie mondiale décarbonisée, ce secteur risque un effondrement des prix. En effet, il a été estimé que seulement un cinquième des réserves connues d’hydrocarbures pourront être exploitées sans provoquer une augmentation de la température de plus 2oC et sans risquer un dérèglement climatique incontrôlé.
NZSF a souligné que cette décision reposait sur une analyse de risque plutôt que sur l’aspect éthique d’un tel désinvestissement. Cette décision vise ainsi à réduire les risques de pertes associées aux investissements dans les énergies fossiles. Le fonds a donc retiré ses investissements d’importantes compagnies pétrolières telles qu’Exxon (-108 millions), Shell (-71 millions), Chevron (-64 millions), BP (-37 millions), Suncore (-15,5 millions) et Statoil (-6,5 millions). Au total, ces transactions représentent environ 3% du montant total du fonds. NZSF estime la diminution de son intensité d’émissions carbone de 19% et de son exposition aux réserves d’hydrocarbures de 21%.
Cette annonce ne touche qu’une portion de 40% du fonds faisant partie d’un fonds indiciel passif. Cette portion indexée servira de référence et permettra de comparer les rendements de ce portefeuille, ayant une empreinte carbone réduite, au reste du portefeuille géré activement et comportant une part plus importante de placements dans les énergies fossiles.
NZSF adhérait déjà aux principes d’investissement responsable (PRI) de l’Organisation des nations unies (ONU) et il s’est doté d’une liste d’exclusion de secteurs d’activités comme par exemple dans les compagnies de tabac, celles impliquées dans la pêche aux baleines, la vente de mines anti-personnel et l’armement nucléaire.
La prochaine étape de la stratégie climatique à long terme du NZFS consistera à réduire les risques dans la portion du portfolio gérée activement.