La ‘maladie hollandaise’ est un phénomène économique qui décrit la relation directe entre le déclin de l’industrie manufacturière locale et l’exploitation de ressources naturelles. Ce terme apparaît pendant les années 1960 quand les revenus commerciaux des Pays-Bas ont augmenté considérablement à la suite de la découverte de grands gisements de gaz naturel. L’accroissement des recettes d’exportations a entraîné l’appréciation de la devise hollandaise, nuisant ainsi à la compétitivité des exportations de produits manufacturés du pays. Le même phénomène s’est produit au Canada entre les années 2000 et 2013, alors que la production de pétrole de l’Ouest a graduellement augmenté, ce qui a fait augmenter la valeur du dollar sur les marchés et en conséquence a nui grandement aux exportations de produits manufacturés provenant de l’Ontario et du Québec.
En effet, l’Institut Pembina attribue à cette hausse du dollar canadien, les 550 000 emplois perdus dans le secteur manufacturier de l’Ontario et du Québec, entre 2004 et 2010. Hormis les emplois, le Québec aurait également été durement touché par cette situation, ayant vu sa production manufacturière passer de 58 à 43 G$ entre 2000 et 2012. Même si la diminution du prix du pétrole depuis 2013 a fait chuter le dollar canadien, cette situation risque de ne pas durer et de laisser place à nouveau à une hausse des prix du pétrole. La Belle Province serait donc partie prenante de son déclin économique en acceptant le passage de l’oléoduc Énergie Est, car s’il est construit, ce tuyau sera très difficile à bloquer, et cela pour une très longue période.